Vitalik Buterin, cofondateur d’Ethereum (ETH), a soumis une nouvelle proposition pour un marché à terme des frais de gaz on-chain. L’objectif est de permettre aux utilisateurs de se prémunir contre les coûts de transactions futurs. Bien que l’idée vise à réduire l’imprévisibilité des prix du gaz sur le réseau, elle suscite également des critiques.

Assurance du prix du gaz via la blockchain

Le gaz constitue l’unité de mesure pour les transactions sur Ethereum. Chaque action sur le réseau, qu’il s’agisse d’envoyer des cryptos ou d’exécuter un contrat intelligent, nécessite du gaz. Son prix fluctue en fonction de l’activité sur le réseau : plus la demande est forte, plus les coûts augmentent.

Buterin souhaite s’attaquer à cette volatilité. Malgré les évolutions d’échelle et les mises à jour récentes, les frais de gaz restent imprévisibles, constituant une barrière pour les utilisateurs et les développeurs. Dans un message sur X, Buterin propose un marché sans confiance pour les contrats à terme sur le gaz, permettant aux utilisateurs d’acheter à l’avance du gaz à un prix fixe. Selon lui, cela fonctionnerait comme un « marché de prédiction sur la base des frais », garantissant aux participants une visibilité sur les coûts futurs.

Lors des périodes de forte activité, comme la frénésie DeFi de 2021 et l’engouement pour les NFT lors du précédent marché haussier, les coûts ont atteint des niveaux extrêmes. Même si les solutions Layer-2 et les améliorations de protocole ont partiellement atténué ces fluctuations, une prédictibilité totale reste hors de portée. Buterin estime que sa proposition offrirait un « signal clair sur les anticipations des coûts futurs » et réduirait ainsi le risque pour les utilisateurs.

Critiques sur la faisabilité et la structure

Toutes les voix ne sont pas convaincues. Hasu, conseiller chez Lido et Flashbots, évoque un problème fondamental : l’absence d’une position courte naturelle. « Beaucoup souhaitent se couvrir contre les coûts élevés du gaz, mais personne ne détient une position longue sur le gaz », a-t-il écrit sur X.

En réponse, Buterin a suggéré que le protocole Ethereum lui-même prenne la position courte via une enchère on-chain des droits de revendication sur les frais de base. Pourtant, Hasu doute de l’efficacité de cette solution. L’acheteur de ces revendications ne bénéficierait que si les coûts du gaz augmentaient, ce qui pourrait créer une incitation perverse.

Martin Koppelmann, fondateur de Gnosis, souligne une complication liée au mécanisme de brûlage d’Ethereum. Les validateurs pourraient, en l’absence de ce mécanisme, agir logiquement comme vendeurs, mais perdent actuellement des revenus si les frais de gaz baissent.

La proposition de Buterin survient peu après la mise à niveau Fusaka, qui a augmenté la limite de gaz par bloc, constituant ainsi une étape supplémentaire vers une échelle plus grande et des coûts réduits.

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